BACCALAUREAT/ BONNES NOTES


8 juillet 1987

Une mention avant Henri-IV

Un jeune Bordelais a obtenu son baccalauréat A1 avec mention très bien et 19 sur 20 en philo…

Un adolescent travailleur, sûrement. En tout cas un bachelier heureux

Avoir son bac, c’est bien. L’avoir avec une mention, c’est mieux ; mais l’avoir avec une mention très bien et un 19 sur 20 en philo, voilà qui est rare.

   Raphaël Vongsuravatana qui vient d’avoir 17 ans est ce candidat heureux. Heureux mais pas vraiment surpris :

   « J’aurais été très déçu de n’avoir que la mention bien ; j’ai travaillé par plaisir mais aussi pour cette mention. »

   En fait les années de scolarité précédente au collège Saint-Joseph de Tivoli ont eu lieu sous ce même signe de la réussite et menée par le jeune Bordelais comme un plan de carrière :

   « J’ai su très tôt qu’il me fallait faire hypokhâgne après le bac ; alors j’ai passé le bac A1 (avec coefficient 4 en mathématiques) pour pouvoir entrer à Henri IV ».

   Ensuite, « je ferai de longues études parce que j’aime cela, j’aime les diplômes… »

Raphaël Vongsuravatana (Photo Christian Delécluse, « Sud-Ouest »)

Raphaël dit encore que les livres (exclusivement de philo cette année, bac oblige !) occupent plus de la moitié de ses loisirs. Sa maman confirme en riant que le budget livres est très important : « Je pense qu’à lui tout seul, il en a plus de 2000 ! ». Avec une prédilection pour Kant et, en littérature pure, pour le XIXe siècle : « Le contemporain ne me passionne pas ».

   Quand il ne lit pas, Raphaël joue un peu au tennis, mais surtout de l’orgue électronique. Depuis quelque temps, il assure même des offices dans une chapelle du bassin d’Arcachon. Là encore, on retrouve son attirance pour le passé : « J’aime la musique sacrée et l’opéra. Cette année, je n’ai pu aller au Grand-Théâtre, mais auparavant j’avais un abonnement».

   En choisissant le sujet « le langage sert-il à parler ou bien à penser ? » Raphaël s’engageait sur un sujet qu’il connaît bien. Car, non content d’exercer sa pensée, il apprend les langues : anglais, allemand, latin, chinois. L’envie d’apprendre le chinois lui est venue au retour d’un voyage en Chine avec ses parents, il avait à peine 11 ans et avait voulu parler cette langue qui lui permettrait de communiquer avec tellement de personnes ». Depuis, il prend des cours particuliers de chinois.

   L’inscription à Henri IV étant faite, le déménagement des livres initié, que pensez-vous que seront les journées à venir pour le jeune bachelier ?

   « Des journées studieuses sur le Bassin. Car, on dit que les Parisiens d’Henri IV ne supportent pas la concurrence de la province, donc, il va me falloir travailler très dur et j’ai l’intention cet été, de reprendre par exemple les programmes d’histoire et de géographie depuis la seconde. Pour les autres matières je me sens prêt. »

   19 en philo, mais aussi 17 en maths, 16 et 18 en français, 16 en chinois et 14 dans les autres matières, la recette est simple : lire, lire encore, et peut-être, surtout, vouloir être le meilleur.